La population de la Tasmanie a entendu parler au début du mois d’un accord qui avait été conclu quatre mois plus tôt entre le gouvernement et l’entreprise forestière Gunns. Cet accord, dénommé ‘Accord de risque souverain’ et valable pendant 20 ans, stipule que les contribuables devront payer à Gunns 15 millions de dollars si, pour une raison quelconque, l’approvisionnement en bois est compromis. [1]
L’usine de pâte que Gunns projette de construire a suscité la forte opposition de divers secteurs sociaux, dont celui des étudiants. Dans le blog Students Against the Pulp Mill on peut lire : « Donc, si nous ne réélisons pas l’actuel gouvernement parce que nous n’approuvons pas l’usine de pâte, le prochain gouvernement devra continuer à fournir du bois à Gunns, même si la majorité des Tasmaniens ne sont pas d’accord. Très peu démocratique ».
Le favoritisme du gouvernement à l’égard de Gunns fait contraste avec son attitude à l’égard des inquiétudes que soulèvent les effets adverses éventuels de l’usine de pâte que l’entreprise entend construire dans la vallée de Tamar. L’autorisation a été délivrée à toute vitesse, sans même évaluer les répercussions potentielles de l’usine sur le tourisme, la pêche, l’agriculture biologique ciblée et la fabrication de vin. Et, au cas où l’usine de pâte causerait des dommages aux industries propres ou écologiques, ces dernières ne recevraient aucune compensation.
Les entreprises locales se sont entendu dire que ce n’est pas au gouvernement de les aider à s’en sortir si leur réputation écologique est atteinte.
Un article du Tasmanian Greens [2] dénonce ce qui suit : « Une lettre adressée par le premier ministre Paul Lennon au Conseil de l’industrie du tourisme de la Tasmanie (TICT) le 6 septembre 2007, où il était spécifiquement question des inquiétudes manifestées par cette industrie au sujet de l’usine de pâte, disait :
TICT : ‘Il doit y avoir une manière d’aider les entreprises qui subissent des pertes de marchés ou de capital par suite du fonctionnement de l’usine de pâte.’
Premier ministre : ‘Les particuliers devront demander du conseil juridique indépendant sur les recours dont ils disposent s’ils subissent des pertes de marchés ou de capital par suite du fonctionnement de l’usine de pâte.’ »
Le blog des étudiants informe que, le 16 avril dernier, « un ensemble divers d’organisations, d’individus et d’entreprises de la Tasmanie et l’Australie s’est réuni dans la vallée de Tamar ce week-end et a décidé de former une alliance de travail cohésive pour arrêter l’usine de pâte de Gunns ».
Il y a eu un appel à fermer les comptes personnels dans la banque ANZ, pour la punir du soutien qu’elle accorderait au projet de Gunns, et une centaine de personnes – des jeunes surtout – se sont rassemblées dans les jardins du Parlement pour délivrer un message fondamental : NE BROYEZ PAS NOTRE AVENIR !
Article fondé sur des informations tirées de :
[1] Compo for Gunns if supply fails, Matthew Denholm, The Australian, http://www.theaustralian.news.com.au/story/0,25197,23652116-5013871,00.html;
[2] $15 Million Price Tag On Democracy Under Deal With Gunns,http://tas.greens.org.au/News/view_MR.php?ActionID=2979.