Marchandisation de la nature
On cherche depuis très longtemps à donner un prix à certains éléments de la nature. Depuis des siècles, des entreprises se sont ruées sur des terres et des bois précieux, ce qui a conduit à une déforestation à grande échelle et à la violation des droits des communautés. Les soi-disant « services écosystémiques », en référence au rôle que jouent les forêts dans les écosystèmes, sont une nouvelle façon de monétiser et de faire du commerce avec la nature. Il en résulte une dépossession accrue des communautés dépendantes de la forêt et une destruction continue des territoires communautaires par les entreprises.
Des fonds destinés au programme de reboisement compensatoire ont été affectés aux mesures d’aide pour le Covid-19. Ce programme a servi au financement de plantations qui envahissent les terres communautaires et a conduit à des expulsions dans des zones qui ont été déclarées « aires protégées ». Cela ne s’est pas arrêté pendant le confinement.
Après un long cycle de répression mené par l’État indien, de nouveaux amendements à la Loi coloniale indienne sur les forêts pourraient donner à la bureaucratie forestière un pouvoir sans précédent et mettre fin de facto à la Loi historique sur les droits forestiers (Forest Rights Act).
En Inde, le programme visant à une compensation des destructions de forêts dues aux projets de développement aboutit régulièrement à la mise en place de plantations forestières en monoculture sur des terres collectives des communautés. Les femmes, qui sont les plus touchées par ces changements, sont au cœur de la résistance.