Philippines : tentatives pour affaiblir la résistance locale à l’industrie minière

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La province de Palawan possède la forêt la mieux conservée et la plus riche en diversité écologique des Philippines ; elle est habitée par des communautés indigènes vulnérables qui vivent en situation d’isolement partiel.

Cette région est maintenant menacée par des entreprises minières, comme MacroAsia, Ipilan Nickel Mining Corporation et LEBACH, qui sont entrées dans des zones protégées et dans des terres indigènes pour creuser des puits d’essai et perforer des puits profonds à la recherche de nickel. De son côté, la Rio Tuba Nickel Mining Corporation (RTNMC) a construit des routes qui ont éliminé l’intégrité d’un des points chauds de diversité biologiques les plus précieux dans le Sud de Palawan, tandis que Citinickel, Berong Nickel et d’autres sociétés minières associées au groupe canadien MBMI menacent, elles aussi, la forêt de Palawan (voir le bulletin nº 165 du WRM).

Les communautés de Palawan ont lutté contre les entreprises minières ; il y a plus d’un an, le réseau ALDAW (Ancestral Land / Domain Watch) a organisé une pétition au président de la République des Philippines pour faire cesser l’activité minière dans la forêt de Palawan (http://www.petitiononline.com/PA2010/petition.html), en mettant l’accent sur la situation des peuples autochtones, et en demandant aussi l’arrêt de la plantation de palmiers à huile dans la région ; dernièrement, le mouvement Save Palawan a organisé une campagne pour réunir 10 millions de signatures contre les mines à Palawan (http://no2mininginpalawan.com/).

Une initiative récemment prise par MacroAsia Corporation montre comment les grandes sociétés minières essaient de manipuler l’opposition. Elles ont du pouvoir et de l’argent, et elles essaient d’utiliser ces deux armes pour « diviser et régner », en affaiblissant la résistance locale.

Le réseau de peuples autochtones ALDAW a dénoncé que trente faux leaders tribaux ont été payés par la MacroAsia Mining Corporation (MAC), en collaboration avec la Commission nationale de peuples indigènes (NCIP d’après l’anglais), pour qu’ils se montrent favorables à la MAC, malgré l’avis contraire de la majorité des peuples autochtones de Palawan.

ALDAW dénonce qu’en créant des « leaders tribaux » ad hoc, NCIP et MacroAsia ont méconnu ouvertement les processus de prise de décision locaux dont, traditionnellement, les représentants sont les anciens et les dénommés « panglima » (leaders traditionnels).

ALDAW a rapporté que les représentants authentiques des communautés indigènes de Palawan (les panglima) voyageront à Manille pour présenter à la NCIP leurs opinions et leurs doléances, de manière à contrebalancer les témoignages fabriqués des faux chefs tribaux. Ils essaieront d’éviter que la NCIP délivre des permis à des entreprises minières qui empiètent sur les terres ancestrales de la province.

Article fondé sur des informations fournies par ALDAW et sur le communiqué de presse de ce réseau, “Indigenous Palawan Leaders Soon To Confront The National Commission On Indigenous Peoples (Ncip) In Manila”, adresse électronique :aldaw.indigenousnetwork@gmail.com.