Le PAN rejoint la lutte contre les arbres transgéniques

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La 6e assemblée internationale du Réseau d’action en matière de pesticides (Pesticide Action Network – PAN) a eu lieu du 28 novembre au 3 décembre à Penang, en Malaisie, pour fêter le 25e anniversaire de la création du réseau dans la même ville où il est né.

Le PAN est un réseau de plus de 600 organisations non gouvernementales, institutions et individus qui, dans plus de 90 pays, travaillent pour remplacer les pesticides dangereux par d’autres options écologiquement plus saines et socialement plus justes.

À ses débuts, le PAN s’est centré sur la lutte contre l’usage de produits agrochimiques toxiques, mais les changements technologiques ont apporté avec eux un nouveau problème – les produits agricoles transgéniques – et ce thème a été intégré dans son programme d’action il y a déjà assez longtemps.

Dans la rencontre mentionnée, la question des arbres génétiquement modifiés a figuré dans la déclaration de principes du PAN, qui a adhéré ainsi formellement à l’opposition aux arbres GM. Cette déclaration dit :

« [...] Sensibiliser le public aux dangers que comportent les organismes génétiquement modifiés (OGM) et travailler pour freiner le développement et l’usage des OGM dans les aliments, l’agriculture, les cultures pharmaceutiques et la nourriture pour animaux, les arbres transgéniques [...] en exigeant l’application du principe de précaution pour prévenir l’expansion de l’utilisation d’OGM. »

Le PAN est d’avis que l’introduction de cette nouvelle technologie rend encore plus difficile la lutte pour avancer dans la gestion écologique et éliminer la production, la commercialisation et l’usage de pesticides dangereux, car cette technologie s’accompagne de l’utilisation massive de produits agrochimiques toxiques et s’applique à de grandes plantations en régime de monoculture qui sont très éloignées d’un mode de production durable susceptible d’assurer la souveraineté alimentaire des peuples.

L’introduction de la lutte contre les arbres transgéniques dans l’action du PAN est fondamentale pour lutter contre le modèle imposé par les grandes transnationales. En plus de poser de nouveaux risques et incertitudes, les arbres transgéniques vont aggraver les effets nuisibles des grandes plantations forestières qui occupent des terres affectées auparavant à la production d’aliments et les mettent au service des grandes entreprises transnationales.

L’un des effets nuisibles qui s’aggraveraient est celui qui découle de l’énorme consommation d’eau de ces plantations, puisque l’une des caractéristiques que l’on prétend introduire est la croissance encore plus rapide, ce qui implique une plus forte consommation d’eau.

Mais les répercussions se feront sentir non seulement sur l’eau mais aussi sur la flore (par l’introduction de gènes qui rendent les arbres résistants aux herbicides) et sur la faune (par des gènes qui donnent aux arbres la capacité de tuer les insectes).

En définitive, la manipulation génétique vise à consolider et à élargir un type de culture d’arbres qui, dans le monde entier, s’est déjà avéré gravement nuisible pour la société et l’environnement.

Le PAN a remporté de nombreux succès au cours de ses 25 années de vie, mais son travail devient chaque jour plus complexe, face aux nouveaux défis posés par un modèle agricole et forestier non durable. L’adhésion du PAN à la campagne d’opposition aux arbres transgéniques est un moyen de plus de protéger la souveraineté alimentaire, les droits des peuples et la diversité biologique, autrement dit, un moyen de défendre la vie.

María Isabel Cárcamo, RAPAL Uruguay, rapaluy@chasque.net, www.chasque.net/rapaluy