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Lorsqu’on analyse la question des aires protégées, il est indispensable de connaître l’avis de ceux qui y habitent, puisque la création de ces aires provoque en général des impacts sur les populations locales. Dans ce but, nous avons extrait une partie de la déclaration des Peuples indigènes de Méso-amérique présentée au Premier congrès méso-américain sur les aires protégées (mars 2003), où leurs points de vue et leurs revendications sont clairement manifestés.
Il existe à l’heure actuelle une documentation abondante témoignant que les communautés indigènes subissent une forte discrimination dans les sociétés où elles habitent, qu’elles sont exploitées par d’autres secteurs, et que leurs droits aux ressources dont elles dépendent pour leur subsistance n’ont pratiquement aucune protection. Beaucoup de ces groupes habitent des régions où les organisations conservationnistes locales, nationales et internationales ont des intérêts puissants.
L’oléoduc Tchad-Cameroun construit par Exxon à un coût de 1,3 milliards de livres s’étend sur 1 000 kilomètres, à travers des terres arides et des forêts équatoriales, jusqu’à la côte africaine. Lorsqu’il atteint le Cameroun de l’Ouest, il longe une ancienne réserve naturelle dont des milliers de pygmées Bagyeli ont dépendu depuis des siècles pour la chasse et les médicaments.
Les parents les plus proches des humains, les grands singes africains, risquent bien d’avoir disparu de la nature vers la fin de ce siècle. Les pressions combinées de la perte de leur habitat et de la chasse pour la viande de brousse sont en train de les mener à extinction. A moins que ces pressions soient vite enrayées, tout semble indiquer que les populations décroissantes de gorilles de montagne, de gorilles de plaine, de chimpanzés et de bonobos ne pourront plus survivre longtemps.
L’idée d’établir une série d’aires naturelles protégées, reliées par des zones tampons environnantes où se développent des activités de faible intensité, est sans doute attrayante. Ce serait un schéma susceptible d’assurer la continuité du paysage ou de l’habitat, et d’éviter le morcellement provoqué par des activités industrielles comme l’agriculture ou l’exploitation forestière à grande échelle, l’urbanisation ou des ouvrages tels que les routes et les barrages. C’est du moins ce que prône la lettre du projet dénommé Couloir biologique méso-américain (CBM).
Pour une partie de la population du Honduras, la réserve de biosphère de Río Plátano est un sujet d’orgueil national, car elle allie à la beauté panoramique de la région sa richesse biologique et culturelle, dont la conservation serait assurée pour les générations futures. Cependant, une autre partie de la population – la plus importante – n’est pas du même avis.
La grande Amazonie, qui s’étend sur 7 584 331 km2 (*), possède la forêt tropicale humide la plus vaste du monde. La flore et la faune de cette région constituent plus de la moitié du biote du monde, avec des centaines de milliers de plantes et des millions d’animaux, dont beaucoup sont encore inconnus de la science occidentale. Ses eaux représentent de 15 à 20% de toute la réserve d’eau douce de la planète, et le fleuve Amazone, à lui seul, déverse dans l’océan Atlantique 15,5% de l’eau non salée.
Dans les hauteurs des Andes péruviennes, une initiative unique de conservation a été mise en oeuvre par les indigènes pour préserver l’énorme variété de pommes de terres domestiquées qui constituent l’élément le plus significatif de la biodiversité de la région. Le « Parque de la Papa » a été l’idée d’une organisation indigène appelée « Asociación Andes » (Association quichua-aymara pour les moyens de subsistance durables - ANDES), et il a été exécuté par une association de six villages quichua des montagnes au sud de Pisac, dans la Vallée sacrée des Incas.
Le Sundarban est le plus large système de mangroves contiguës qui reste au monde, et il a été déclaré Patrimoine de l’humanité par l’UNESCO en 1997. Pourtant, il est au bord de la destruction (cf. bulletins 44, 66 et 72 du WRM), malgré la résistance opiniâtre et audacieuse des peuples autochtones, qui vont jusqu’à risquer leurs vies pour éviter l’action dévastatrice d’entreprises à but lucratif, en particulier l’industrie crevettière (cf. bulletin 51 du WRM), et l’exploration des compagnies pétrolières et gazières (cf. bulletins 15 et 72 du WRM).
Le parc national Kayan Mentarang, situé à l’intérieur du Kalimantan de l’Est, dans la partie indonésienne de Bornéo, limite à l’ouest avec le Sarawak et au nord avec le Sabah. Avec une superficie de 1,4 millions d’hectares, il s’agit de l’aire protégée de forêt pluviale la plus vaste de Bornéo, et l’une des plus grandes du Sud-Est asiatique.
Les Philippines ont été considérés comme l’un des pays les plus actifs et progressistes de l’Asie dans le domaine des politiques et des lois reconnaissant les droits des peuples indigènes et assurant leur participation dans la gestion et la prise de décisions concernant les aires protégées. Néanmoins, ce sont les populations indigènes elles-mêmes qui sont en train de trouver les manières appropriées d’assurer la conservation et le respect de leurs droits.
Jordan Ryan, directeur au Vietnam du Programme des Nations unies pour le développement (PNUD), est un enthousiaste du développement durable. En mai 2002, lors du lancement du partenariat entre des organismes d’aide, des ONG et des ministères du gouvernement vietnamien pour la protection de l’environnement du pays, Ryan a annoncé : « Si nous réussissons, un jour on dira de ce nouveau partenariat : ‘Il a fait du développement durable une réalité au Vietnam’. »