Des organisations de la société civile asiatique réclament la ‘justice climatique’

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Les plus de 170 activistes qui se sont réunis à Bangkok du 12 au 14 juillet dernier ont durement critiqué les gouvernements et les entreprises pour leur échec à réduire les émissions de gaz à effet de serre. Ils ont réclamé la « justice climatique » et une « réorientation fondamentale de l’ordre mondial actuel » pour résoudre la crise climatique. Parmi les participants à la conférence figuraient des pêcheurs et des agriculteurs, des peuples des forêts et des peuples autochtones, des femmes, des jeunes, des travailleurs et des activistes non gouvernementaux de 31 pays.

Dans un document de la conférence, les participants ont précisé : « Quand nous parlons de justice climatique nous voulons dire que le poids de l’ajustement à la crise climatique doit être porté par ceux qui l’ont créée et non par ceux qui en sont les moins responsables ».

La conférence a fait remarquer que les mouvements sociaux et les organisations de la société civile se font de plus en plus entendre en Asie au sujet du changement climatique.

Tout au long de cette conférence de trois jours les participants n’ont cessé de manifester leur mécontentement devant le fait que les gouvernements et les entreprises qui ont jusqu’ici dirigé les discussions sur le climat ne se soient pas attaqués aux causes profondes du changement climatique qui menace la planète.

Après une trentaine d’ateliers et de séances plénières, les participants ont décidé par consensus qu’il fallait s’opposer aux échanges de carbone et aux projets de « compensation », tels le Mécanisme de développement propre (MDP) et le programme de Réduction des émissions dues au déboisement dans les pays en développement (REDD), qui permettent aux pollueurs de payer pour n’avoir pas à réduire leurs émissions.

Les participants ont rejeté aussi les agrocarburants industriels, les grands barrages et l’énergie nucléaire, affirmant que ces « fausses solutions » vont « tout simplement exacerber la crise climatique et creuser les inégalités dans le monde ».

Comme solution, les participants ont soutenu que les gouvernements doivent affronter le problème de la surconsommation, aussi bien dans les pays développés que chez les élites des pays plus pauvres.

Les présents ont appris que les pays industrialisés avaient été responsables d’environ 90 % des émissions historiques de gaz à effet de serre, tandis que les habitants de pays en développement subissent 99 % des dangers que représente maintenant le changement climatique.

« Pour résoudre la crise climatique il faut inévitablement une réorientation fondamentale de l’ordre mondial actuel et une transformation générale des rapports sociaux, économiques, politiques et culturels aux plans local, national et mondial », ont-ils conclu.

La conférence était organisée par Focus on the Global South, une organisation de recherche politique et de défense des droits basée à l’université Chulalongkorn de Bangkok, et par 24 autres coorganisateurs du monde entier. La plupart des participants venaient des pays asiatiques mais il y avait aussi des représentants de l’Amérique du Nord, l’Europe, l’Amérique latine et l’Afrique.

Pour de plus amples informations sur la conférence visitez le site : www.focusweb.org/climatechange.