Bangladesh : la mangrove de Sundarban menacée par l’extraction de pétrole et de gaz pratiquée par l’Inde

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La région de Sundarban, qui couvre environ 10 000 kilomètres carrés de terre et d’eau, contient la mangrove continue la plus étendue du monde et fait partie du plus grand delta du monde, où se déposent les sédiments de trois grands fleuves (le Gange, le Brahmaputra et le Meghna) qui convergent dans le golfe du Bengale.

En 1997, l’UNESCO a classé comme Site du Patrimoine mondial une partie du Sundarban du Bangladesh, et le Programme des Nations unies pour le Développement (PNUD) a financé des projets pour arrêter sa dégradation.

La superficie totale de la région de Sundarban qui appartient au Bangladesh est de 5 771 kilomètres carrés (presque 62 pour cent du total), dont 4 071 km2 sont des terres. Le reste se trouve en Inde, le long de la baie du Bengale.

Les deux pays ont déclaré qu’ils allaient appliquer des mesures efficaces pour conserver le patrimoine du Sundarban. Pour ce faire, ils ont adopté en 2004 le Projet de Conservation de la Biodiversité de l’Inde et du Bangladesh, de 77 millions de dollars. Pourtant, les deux pays projetaient au même moment d’extraire des hydrocarbures dans la région.

La nouvelle a circulé dans le monde que l’Inde avait décidé unilatéralement d’extraire du pétrole et du gaz de sa portion du Sundarban, à partir de janvier de l’année prochaine. Le gouvernement indien a passé un accord avec la société Indian Oil and Natural Gas Corporation (ONGC). Le président et directeur général d’ONGC a dit le 19 août dans une conférence de presse qu’ONGC commencera les forages près de la côte de la baie du Bengale, à environ 150 km du Sundarban.

Le Projet de Conservation de la Biodiversité de l’Inde et du Bangladesh s’est avéré inutile, puisqu’il n’a pas du tout réagi à la déclaration unilatérale de l’Inde.

Les scientifiques environnementaux de l’Inde ont prévenu que, si l’Inde extrait des hydrocarbures du Sundarban, le Bangladesh ne sera pas le seul perdant : pour l’Inde aussi, ce sera une catastrophe environnementale. Ashraf-ul-Alam Tutu, coordinateur de la campagne Sauver le Sundarban, a dit que « dans le monde entier, les gens ont eu la preuve que dès qu’on cherche du pétrole dans une mangrove il s’ensuit un désastre environnemental ».

Article fondé sur des informations tirées de : “India to extract hydrocarbons in Sundarban from January”, Shaun Haque, dans Dainik Prabartan, Khulna, dimanche 12 septembre 2004, envoyé par Save Sundarban Campaign, adresse électronique : cdp@khulna.bangla.net