Articles de bulletin

Les entreprises britanniques contrôlaient non seulement 80 % des concessions forestières (« logging lands ») établies en Thaïlande, mais elles ont également influencé la création du Département royal des forêts, qui a fini par disposer d'un pouvoir total sur les forêts du pays. Des accaparements massifs de terres et diverses lois coloniales ont fait de la moitié du territoire du pays une colonie de l'État central.
Ce qu'une historiographie appelle d'expansion civilisatrice ou du capital, se révèle être, jusqu´à présent, l'invasion et la déterritorialisation des peuples et des communautés avec beaucoup de violence épistémique et territoriale. Les concessions sont en train d´être faites dans des zones qui ne sont pas des vides démographiques, concept colonial qui fait fi de l´occupation de ces zones depuis des millénaires.
De nombreuses concessions de plantations de palmiers à huile en Afrique occidentale et centrale ont été mises en place sur des terres volées aux communautés pendant les occupations coloniales. C'est le cas en RDC, où la société agroalimentaire Unilever a démarré son empire de l'huile de palme. Aujourd'hui encore, la pauvreté et la violence continuent de sévir dans ces plantations. Il est temps de mettre fin au modèle colonial des concessions et de rendre la terre à ses propriétaires initiaux.
Les femmes de la Vallée du Ribeira -dans l'état de São Paulo, Brésil- se sont engagées dans la lutte pour empêcher la concession de l'un des parcs touristique les plus importants de la région. Leur combat est fondamental et vient rejoindre les résistances les plus diverses contre le courant privatiste visant créer des «territoires sans personnes». Ces témoignages viennent nous rappeler que leur territoire est et sera toujours enraciné dans leurs histoires, leurs voix et leurs résistances.
Les mouvements coloniaux et anticoloniaux ont profondément façonné les caractéristiques et les impacts des concessions en Asie du Sud-Est. Dans certains cas, les communautés ont été dépossédées par des accaparements de terres déguisés en concessions. Dans d'autres, les concessions s'inscrivent dans le cadre d'une reconcentration foncière. Dans tous les cas, le modèle de concession cadre bien avec les idéologies de la modernisation.
L'industrie de la conservation promeut désormais l'idée de « racheter » des concessions de conservation et de les restructurer selon des modèles économiques à but lucratif. « African Parks Network », qui gère 19 parcs nationaux et aires protégées dans 11 pays d'Afrique, offre un parfait exemple de cette évolution.
Nous vous invitons à réfléchir avec une militante du Brésil qui explore les processus de lutte et de résistance et les défis qu’affronte sa communauté.
Le peuple Balik victime des impacts du mégaprojet de construction de la nouvelle capitale indonésienne à Bornéo. Les responsables gouvernementaux et les élites économiques du pays font certainement partie de ceux qui profiteront du projet. (Disponible en indonésien).
Le gouvernement argentin continue de subventionner les plantations industrielles d’arbres, maintenant en vertu de sa politique de lutte contre les changements climatiques. Les pins dévastent les territoires et les communautés avec les spoliations et les appropriations de terres, la déforestation et l’augmentation des incendies.
L'idée fausse selon laquelle les plantations industrielles sont une solution à la crise climatique est une opportunité en or pour des fonds d'investissement comme Arbaro, qui accèdent aux rares financements climatiques disponibles pour développer des monocultures destructrices.
Si Suzano était présente aux négociations climatiques de l'ONU en 2021, c'était principalement pour promouvoir les plantations d'arbres comme « solution » au changement climatique, sous le nom de « solutions fondées sur la nature ». Suzano vise à profiter toujours plus de prétendues politiques climatiques.
Le sommet des Nations Unies pour l'accaparement des terres, qui s'est tenu à Glasgow, a une fois de plus clairement indiqué que ces instances ne feront jamais avancer les solutions déjà existantes à la crise climatique.