Articles de bulletin

Nous vous invitons à réfléchir avec une militante du Brésil qui explore les processus de lutte et de résistance et les défis qu’affronte sa communauté. Nous vous invitons également à vous joindre à la résistance collective, peu importe votre propre contexte et vos espaces organisationnels. La lutte continue et la lutte est une !
Ces dernières années, l’énergie est au cœur des débats nationaux et internationaux visant à éviter l’effondrement climatique imminent vers lequel le monde se dirige. La « transition énergétique » et l’« énergie propre », ainsi que les critiques structurelles qui posent les questions « pour quoi » et « pour qui » l’énergie est produite, font partie intégrante de ce débat. Il est cependant nécessaire de prendre du recul et de réfléchir à l’idée même de ce qu’est l ’« énergie ». Cette édition du bulletin WRM vise à contribuer à cette réflexion.
La crise climatique actuelle ne trouve pas son origine dans la matrice énergétique, mais dans la logique même de l’« énergie ». Bien qu’il soit difficile de l’imaginer aujourd’hui, l’idée d’énergie n’a pas toujours existé. Elle a été créée dans un but bien précis : accumuler du capital. Tant que nous continuerons à naturaliser l’« énergie » comme une ressource essentielle à la vie humaine, nous ne ferons jamais face aux véritables causes de l’effondrement climatique que nous vivons : un système social conçu pour concentrer les richesses.
Voici des conversations avec des personnes de différents continents qui ont fait un choix commun: vivre sans énergie électrique. Dans l’archipel indonésien ou en Amazonie brésilienne, ces personnes démontrent que l’électricité est loin d’être une ressource essentielle à la vie humaine. Au contraire, selon elles, son absence est essentielle.
La souveraineté alimentaire ne peut être atteinte indépendamment de la souveraineté énergétique. Notre vision de l'énergie respecte les rythmes de la nature, valorise la sagesse des anciens et rétablit l'équilibre entre les êtres humains et la Terre. En effet, dans les cosmologies africaines traditionnelles, l'énergie n’était pas séparée de la vie. L'ère des combustibles fossiles a rompu cet équilibre, en détachant l'énergie de toute éthique, pour en faire une marchandise à acheter et à vendre.
« Les gens doivent réfléchir à ce qu'ils veulent vraiment ; ils ne devraient pas s'en remettre uniquement à des programmes ou à des incitations. Ici, nous ne dépendons pas de l'électricité ou de l'énergie solaire pour l'irrigation. Depuis l'époque de nos ancêtres, nous utilisons la pluie et les rivières, et nous devons réactiver ce lien », explique Sunita Paharia, une villageoise des collines de Rajmahal. Dans cette région de l'Inde, des communautés qui partagent une longue histoire de résistance à l'expropriation de leurs territoires ancestraux reconstruisent leur autonomie et leur avenir
Notre communauté de Caisán, au Panama, montre qu'il est possible d’affronter les effets néfastes d'un modèle de développement hydro-énergétique excluant. Grâce à l'organisation communautaire, nous sommes parvenus à stopper la construction de barrages hydroélectriques impulsés par l'un des plus grands projets de développement et d'intégration d'Amérique latine, le Plan Puebla Panama (PPP). Aujourd'hui, nous avons entrepris la construction d'un modèle énergétique équitable et communautaire.
Le Bulletin 274 du WRM contenait un article sur le travail de la Earthworm Foundation, intitulé : « Les ONG au service du pillage des territoires : le cas de la Earthworm Foundation ». Il décrit comment des entreprises responsables de conflits dans les territoires où elles opèrent profitent de leur coopération avec des groupes telles que la Earthworm Foundation, tandis que la violence contre les militants communautaires, les accaparements de terres et les agressions sexuelles à l’encontre les femmes se poursuivent.
Comment reconstruire les liens communautaires et l'énergie-lumière des communautés dont les territoires ont été détruits par des projets prédateurs ? Ce texte présente une proposition de la Clinique environnementale : un projet qui vise à guérir les communautés paysannes et autochtones de la frontière entre l'Équateur et la Colombie, dont le tissu social a été détruit, notamment par les projets d'extraction pétrolière.
Dans les pays du Sud global, les communautés qui résistent l’accaparement de terres par les multinationales, sont confrontées non seulement à la violence des sociétés, mais aussi aux gaz lacrymogènes, aux matraques et à la répression de l'État. Contestant l'interprétation erronée et abusive selon laquelle « toutes les terres appartiennent à l’État », dont les gouvernements se servent pour protéger les intérêts des entreprises, les communautés continuent leur lutte pour récupérer leurs terres ancestrales « parce que c'est un lieu sacré ; c'est un lieu qui donne un sens à [leur] existence ».
Under the guise of ‘conflict mediation’ and community empowerment, the work of certain corporate NGOs results in communities continuing without access to and control over their lands, and in strengthening destructive production models. One example is the Earthworm Foundation's partnership with palm oil agribusiness in several countries. See the article and interview below.
Dans la province du Cap-Occidental, en Afrique du Sud, les communautés rurales, déjà affectées par la spoliation historique de leurs terres dans de nombreuses régions, subissent également au quotidien les nombreux impacts liés à leur encerclement par des plantations industrielles d'arbres. Dans le but de renforcer leur accès à la terre, ces communautés se sont mobilisées au sein d'un forum soutenu par des organisations de la société civile, exigeant de pouvoir participer aux prises de décision et de bénéficier d’autres droits communautaires.