Articles de bulletin

Le département de l'environnement de Skanska, l'une des sociétés de construction les plus grandes du monde, a annoncé qu'elle abandonnerait la construction de barrages. Le 4 février 2003, Axel Wenblad, vice-président chargé des affaires environnementales à Skanska, a révélé qu'après une analyse stratégique menée par la compagnie, il avait été décidé de "ne plus participer à l'avenir dans de nouveaux projets hydroélectriques".
L'idéologie dominante tend à séparer, voire à opposer, les questions sociales et environnementales. Tel est le cas des forêts, dont les gouvernements reconnaissent les valeurs environnementales mais les présentent souvent comme un obstacle au "développement"; et la pauvreté est utilisée comme excuse pour déboiser des surfaces toujours plus vastes, dans le but supposé d'améliorer les conditions de vie des gens.
Nous avons le plaisir de vous informer que le WRM a publié un nouveau livre: "Afrique: ses forêts menacées". Ce livre, disponible en français, espagnol et anglais, rassemble une sélection d'articles publiés dans le bulletin électronique mensuel du Mouvement Mondial pour les Forêts Tropicales (WRM), à propos des processus de destruction de forêts en Afrique et des luttes qui y sont menées pour les protéger et les utiliser de façon appropriée.
La réunion ministérielle sur le processus d'application des lois forestières et la politique des forêts en Afrique se tiendra à Brazzaville, Congo, du 1º au 4 avril 2003. Des délégués gouvernementaux et des représentants de l'industrie forestière, des organisations multilatérales et bilatérales ainsi que de la société civile sont attendus à cette réunion, au cours de laquelle une déclaration ministérielle préliminaire sera rédigée.
Le projet pétrolier Tchad/Cameroun (cf. Bulletins du WRM, Nº 45, 41, 35, 14 et 2) arrive à un point crucial. La plupart des travaux de construction devraient être complétés en juillet 2003, et les premières ventes de pétrole pourraient avoir lieu dès novembre 2003. La conclusion des travaux, initialement prévue pour la fin 2004, est donc en avance de plus d'un an.
Le président élu du Kenya, Mwai Kibaki, a nommé le docteur Newton Kulundu Ministre de l'Environnement, et le professeur Wangari Mathai, un environnementaliste réputé, Sous-secrétaire d'Etat à l'Environnement. Le nouveau ministre a déjà fait plusieurs déclarations publiques au sujet des forêts, qui semblent indiquer (enfin!) un changement dans la bonne direction. Néanmoins, ses déclarations laissent dans l'ombre certains points essentiels.
Le problème historique de la déforestation à Madagascar est lié aux politiques néfastes de l'Etat colonial concernant l'utilisation de la terre et l'agriculture. La déforestation à Madagascar a commencé en 1896, lorsque l'île a été annexée à la France en tant que colonie. L'annexion a été suivie d'une période caractérisée par un climat politique incertain et par la famine, et de nombreux malgaches ont essayé de survivre dans les forêts. Ces agriculteurs développèrent la méthode du nomadisme agricole ou culture itinérante, base de leur subsistance.
Lors d'une visite récente au Rajasthan, en Inde, Patrick McCully, d'International Rivers Network, a pu constater personnellement a quel point le travail de l'organisation locale "Tarun Bharat Sang" (TBS) a profondément amélioré les conditions de vie de centaines de milliers de personnes. Il a été surpris d'apprendre que cette transformation sociale et environnementale avait été accomplie pour une minuscule fraction du coût économique -qui s'ajoute au coût humain et écologique- correspondant à l'approvisionnement d'eau à travers de gros barrages. Voici quelques extraits de son récit.
L'Indonésie figure parmi les pays au taux de déforestation le plus élevé du monde. La moyenne enregistrée du défrichement annuel a atteint un million d'hectares dans les années 80, 1,7 millions d'hectares dans la première moitié des années 90, et se situe à l'heure actuelle entre 2,0 et 2,4 millions d'hectares, d'après les statistiques du Ministère de l'environnement.
La police et les forces de sécurité de l'industrie indonésiennes sont responsables de violations réitérées des droits humains dans les communautés indigènes concernées par l'industrie de la pâte et du papier à Sumatra, a affirmé Human Rights Watch dans un nouveau rapport publié le 7 janvier 2003. Ces violations incluent l'appropriation de terres sans compensation et des attaques brutales contre des manifestants locaux.
Le 24 octobre 2002, les autorités provinciales ont annoncé l'interruption de la construction de la nouvelle usine de papier et de pâte à papier à Dac To, dans la province de Kontum dans les terres hautes centrales du Vietnam, d'une capacité prévue de 130 000 tonnes par an. La Vietnam News Agency, l'agence de presse du Vietnam, a informé que la construction avait été interrompue "parce qu'un plan directeur crédible n'avait pas été conçu".
Bien avant les évidences scientifiques de la destruction de l'environnement, les grands artistes et poètes soulignaient ce phénomène dans des essais, des chansons et des poèmes. A Puerto Rico, des auteurs tels que Enrique Laguerre, Abelardo Díaz Alfaro et Luis Llores Torres ont dénoncé la destruction, au nom de ce qu'on appelle progrès, de nos beaux paysages et de nos richesses naturelles. Le grand poète Juan Antonio Corretjer a lui aussi remarqué avec beaucoup de douleur l'avance irrésistible du béton et l'utilisation de produits chimiques toxiques dans l'agriculture portoricaine.