Articles de bulletin

Depuis déjà de longues années, le peuple mapuche du Chili se bat avec les sociétés forestières nationales et transnationales, ainsi qu'avec l'Etat, afin de récupérer ses terres. L'invasion croissante des monocultures d'espèces forestières qui progressent dans les régions VIII, IX et X, où la population mapuche dépasse les 337 000 habitants, entraîne l'ethnocide territorial mapuche. Le manque de terres ainsi que la destruction culturelle et environnementale de l'écosystème des communautés contiguës aux plantations font que les mapuche soient nombreux à essayer de se défendre.
En Uruguay, toutes les forêts sont protégées par la loi et leur exploitation est interdite, sauf autorisation expresse des organismes responsables de leur conservation. Ce qui fait que la certification constitue chez nous un outil tout à fait superflu pour assurer la conservation des forêts. Cependant, il suffit de lirer la "liste de forêts certifiées" sur la page Web du FSC pour découvrir qu'il existe en Uruguay 75 000 hectares de "forêts" certifiées. Même si, en y regardant de plus près, l'on apprend que, dans tous les cas, il s'agit de plantations et non de forêts.
Preolenna, dans le Nord-Ouest de la Tasmanie, a radicalement changé par rapport à ce qu'elle était il y a cinq années à peine (voir Bulletin Nº 36 du WRM). Suivant le plan du Gouvernement Fédéral appelé Plantations 2020 Vision (www.plantations2020.com.au), cette communauté, naguère agricole, a vu ses fermes qui nourrissaient le peuple remplacées par des établissements nourrissant des usines de fabrication d'éclisses. Le modèle de plantations d'arbres à grande échelle a balayé plus de 35 villages agricoles de l'intérieur dans le Nord-Ouest, de Circular Head à Wilmot.
Les propriétaires des terres traditionnelles de Maisin et de Wanigela, aux alentours de Collingwood Bay, dans la province d'Oro, ont des choses à célébrer.
La conservation des forêts du monde requiert l'adoption d'une série de mesures impliquant le changement de cap du modèle actuel de destruction. Vu que les causes directes de dégradation des forêts, ainsi que les indirectes, ont déjà été clairement identifiées, l'étape suivante implique la prise des mesures nécessaires à leur neutralisation.
En complément du bulletin électronique mensuel, la page web http://www.wrm.org.uy est un autre moyen de diffusion que nous utilisons afin de promouvoir les sujets sur lesquels le WRM centre ses activités.
En mai 2002, des participants à la 4e. Réunion préparatoire pour le Sommet mondial sur le développement durable de Johannesburg (SMDD) ont décidé de se rassembler sous un drapeau commun pour influer sur les délégués gouvernementaux à propos du besoin de reconnaître la gestion communautaire et indigène des forêts comme un outil viable pour atténuer la pauvreté et conserver l'environnement de la planète.
Dans le cadre de la gestion communautaire des forêts, les habitants locaux doivent nécessairement être sécurisés en ce qui concerne la possession de leurs terres afin qu'ils soient sûrs de percevoir le produit de leurs efforts. Et la cartographie communautaire peut se constituer en un outil puissant capable d'aider les communautés à considérer la question de leurs terres, à représenter leur système d'utilisation de la terre et à faire valoir leurs droits sur les forêts qu'elles cherchent à contrôler.
Au Guatemala, même si 20% des régions boisées se trouvent comprises dans le système des aires protégées, la progression constante de la frontière agricole due à la distribution inégale des moyens de production, en particulier de la terre, a entraîné de la pauvreté et de l'exclusion sociale. Cette réalité s'avère plus grave dans les zones rurales où la plupart de la population dépend des forêts.
A l'en croire la rhétorique de la Banque mondiale, des Nations unies et d'ONG du monde entier, les forêts communautaires seraient en train de recevoir une avalanche d'appuis. Par exemple, l'Objectif 3: But 4 du Programme de Travail pour les Forêts, approuvé par la 6e Réunion pour la Convention sur la Diversité Biologique, dit: "Permettre aux populations indigènes et locales de développer et de mettre en oeuvre des systèmes adaptables de gestion communautaire pour la conservation et l'utilisation durable de la diversité biologique des forêts".
Le monde est en train de perdre ses forêts. Partout sur la planète, de nombreuses personnes souffrent en raison de processus de destruction qui les privent des ressources naturelles dont elles ont toujours tiré leur subsistance. Le WRM, et beaucoup d'autres organisations du monde entier, dénoncent depuis longtemps cette situation, et offrent leur appui aux populations qui luttent pour la défense de leurs forêts et de leurs droits.
Le dictateur militaire brésilien Emilio Garrastazu Medici peut sans doute être considéré comme l'un des exemples les plus caractéristiques de l'approche raciste et destructive des forêts, celle qui a prédominé dans la plupart des pays tropicaux pendant la deuxième moitié du Xxe siècle. On trouve facilement d'autres exemples similaires à celui-ci en Afrique, en Asie, en Océanie et en Amérique latine.